texte:
Donald Trump et l’Amérique noire
Le meurtre de Georges Floyd par un policier révèle l’échec du président actuel, mais celui aussi de
ses prédécesseurs.
Le meurtre par suffocation1
de Georges Floyd,
un Noir américain de 46 ans, tué sans motif
par un policier blanc, Dereck Chauvin, le 25
mai 2020 à Minneapolis
(Minnesota) a mis l’Amérique
sens dessus dessous, et en
lumière la brutalité de la police
américaine ainsi que son
manque de professionnalisme.
Il révèle aussi la culture de
l’impunité2
dont bénéficient
les cops3
lorsqu’ils abattent ou
étouffent leurs compatriotes
noirs-américains.
Sur environ un millier de personnes tuées par
la police chaque année, les Noirs représentent
grosso modo 25% des victimes. Une
surreprésentation spectaculaire compte tenu
de leur poids démographique : 12.5% de la
population. Pour le dire autrement, les AfroAméricains ont un risque deux fois plus élevé
d’être tués par les forces de l’ordre que les
Blancs, bien qu’ils soient moins souvent armés
que ces derniers. De plus, dans 99% des cas, les
bavures policières ne sont pas sanctionnées par
la justice. […]
Jeanine Pirro, ancienne procureure dans
l’État de New-York et, il faut le souligner, l’une
des rares aux États-Unis, à faire condamner
un policier pour meurtre raciste, réclame
aujourd’hui la peine la plus sévère pour Derek
Chauvin. Il est actuellement inculpé pour
homicide involontaire… […]
Initialement Donald Trump
s’est, lui aussi, hissé à la hauteur
des circonstances : lui qui
habituellement se tait lorsque
survient un fait divers raciste a
rapidement salué la mémoire
de Georges Floyd… avant de
changer de registre. Le 28 mai,
à propos des manifestations
qui dégénèrent alors en
pillages, sans un mot de
compassion ni d’apaisement, Trump écrit sur
son compte Twitter : « Ces VOYOUS déshonorent
la mémoire de Georges Floyd. » […]
Dans ce même tweet, le président pyromane
ajoute ce slogan menaçant, emprunté au chef
de la police de Miami Walter Headley, chargé de
la répression des manifestations de 1967 : When
the looting starts, the shooting starts « Quand
les pillages commencent, la fusillade aussi ».
L’Express, 4 juin 2020.
fiche pédagogique
SEQUENCE : l’article de presse
Niveau : 8ème
Activité :
lecture analytique
Objectif :
Etudier la subjectivité dans un article de presse
Support :
manuel-élève p64
déroulement de la séance
I. Mise en situation
- Décrivez l'image.
II. Lecture silencieuse ( 5 min)
III. Lecture magistrale ( 2 min)
IV. Questions de compréhension (orale) (
7 à 10 min)
a)
Quelle est la nature de ce document ? d’où a-t-on tiré ? article de presse/l’Express
b)
Quel est le problème soulevé dans cet article ? le racisme aux États-Unis
c)
Qui est George Floyd ? quelle est sa race ? que lui arrive-t-il ?
comment est-il tué ? qui l’a tué (l’identité du meurtrier) ? quand et
où ? George Floyd est un américain
noir tué par un policier blanc le 25 mai
2020 par Derek Chauvin, un policier blanc, à Minneapolis aux états unis.
d)
Quels événements se sont-ils produits après la mort de G.
Floyd ? manifestation/pillage.
e)
Pourquoi le président Trump est-il intervenu ? qu’est –ce
qu’un tweet ?
IV.
Analyse
du texte ( 30 à 35 min)
consigne : à noter seulement sur le cahier des élèves les réponses des questions en vert, les autres questions se font à l'oral.
La relation entre la police américaine et la communauté noire.
f)
Est-ce le 1er afro-américain tué par la police ? Non. 25% des personnes tuées par la police toutesraces
confondues sont issues de la communauté noire.
-
Expliquez l’expression « surreprésentation
spectaculaire » (L20) (comparé à la population des autres races, les
nombres de noirs tués par la police est très élevés. L’adjectif
« spectaculaire » renforce cette idée)
g)
Les policiers responsables
de la mort des noirs sont –ils condamnés à des peines de prison ? Relevez
le mot employé par le journaliste pour qualifier cette
situation ?« impunité »(L12). Comment est-il construit ?Il
est composé du préfixe « im » qui introduit une négation, du radical « puni »
et du suffixe « té », s’ajoutant aux adjectifs pour leur donner un
nom.
-
Quelle peine encourt actuellement Derek Chauvin pour ce meurtre ? Homicide involontaire. Qu’est-ce qu’un
homicide involontaire ? Peut-on qualifier ce meurtre d’homicide
involontaire?Est-ce que Derek Chauvin sera condamné sévèrement ? Dites votre opinion.
-
Remarque : attirer l’attention
des élèves sur la construction de l’adjectif « involontaire ».
h)
A répondre sur le cahier : quelle opinion le journaliste a
t-il de la police américaine ?Relevez les mots ou expressions qui
justifient votre réponse. C’est
une police brutale qui tue impunément
les noirs américains. Le journaliste emploie des expressions (L12 - L13) comme
« brutalité de la police » ; « manque de
professionnalisme » ; « culture de l’impunité »
La personnalité du président Trump
i)
Expliquez l’emploi de l’adverbe « habituellement » (L41)et
de l’expression « fait divers raciste »(L42).Donald Trump a
l’habitude de minimiser les événements racistes et ne donne pas de l’importance
car il les considère comme des faits banals.
j)
Remarquez vous une différence de vocabulaire dans les deux tweets
de Trump.
-
1er tweet : salué la mémoire de G.Floyd…
-
2ème tweet : Ces VOYOUS déshonorent…
Qui sont les voyous ? Pourquoi
le journaliste met-il en majuscule ? Les manifestants/ mettre en évidence les insultes du président.
k)
Par quel adjectif qualifie-t-il le président Donald Trump dans le
dernier paragraphe ?président pyromane. Qu’est-ce qu’un
pyromane ? personne qui provoque intentionnellement des incendies.
Pourquoi le traite-t-il de pyromane ? Au lieu de calmer la situation,
Trump rajoute de l’huile au feu.
l) Quelle image
donne-t-on de Donald Trump dans cet article ? Appuyez-vous sur les
réponses précédentes. le journaliste décrit un président
complètement irresponsable qui alimente le racisme par sa politique laxiste et
ses propos vulgaires.
Bilan (A répondre sur le cahier) : quel
regard porte le journaliste sur les événements qui entourent la mort de George
Floyd ? Est-il neutre ? NON,
le journaliste n’est pas neutre. Il accuse la police de tuer en toute
« impunité » les noirs américains sous le silence complice de Donald
Trump. Le journaliste est subjectif.